Radisson
Il ne fait pas très chaud au réveil. Personne n’est venu pendant la nuit, nous avons dormi seuls et isolés au milieu de la taïga. La pluie a cessé. Nous faisons sécher la tente.
Nous faisons les 120 derniers kilomètres et arrivons à Radisson, ville de 300 habitants, localité « blanche » la plus au nord du Québec. Localité un peu bizarre, comme le dépeint Patrick Lagacé. Le camping municipal est très propre et bon marché (25$ la nuit), douche, eau chaude, buanderie.
Nous avons le temps de manger à l’unique restaurant de la localité. C’est très correct.
L’après-midi est consacré à la visite des installations du complexe Robert Bourrassa. Ce sont des visites gratuites, il faut réserver 48 h à l’avance. Nous commençons par la visite de la centrale Hydro-électrique souterraine la plus importante au monde. La centrale est séparée du barrage. Elle est donc creusée directement dans le roc. L’autocar entre par une porte rouge que l’on n’a pas le droit de photographier. Nous nous enfonçons dans les entrailles de la Terre. Dans les souterrains, les véhicules roulent à gauche, cela leur permet de longer plus facilement la paroi. Des employés d’Hydro circulent à bord de voiturettes électriques dans ce grand souterrain. On s’attend à voir surgir Dr Terreur (Dr Evil) et minimoi à tout moment. Nous arrivons dans une cathédrale creusée dans le roc qui renferme 16 groupes alternateur/turbine. Les alternateurs sont gigantesques et l’on nous en fait voir un en fonctionnement de très près. Il faut tenir son casque pour l’empêcher de s’envoler.
On a eu la chance de visiter la chambre d’équilibre, c’est le grand réservoir creusé dans le roc où se déverse l’eau qui vient des 16 turbines avant de repartir par les 4 conduits d’évacuation.
Le réservoir est gigantesque, à tel point qu’ils ont construit une autre centrale (LG2-A) qui fonctionne en parallèle.
Inévitablement, on nous amène à l’escalier du géant, le déversoir de crue. Bien qu’emblématique de l’aménagement, il est très peu utilisé. En effet, l’eau qui passe par là ne produit pas d’électricité. Il a été utilisé pour la dernière fois en 1983, alors que toutes les turbines n’étaient pas encore en place.